Corruption dans l’administration: «Les pratiques coûtent plus de 100 milliards à l’économie sénégalaise »

L’Administration publique sénégalaise est rongée par la corruption. C’est du moins ce qu’a indiqué Seynabou Ndiaye Diakhaté, présidente de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac).
«Pour mesurer l’ampleur du phénomène de la corruption, je vais invoquer deux indicateurs. Le premier, c’est l’étude de perception que l’Ofnac avait commanditée en 2016, avec un cabinet indépendant. Les conclusions ont révélé le niveau de la corruption dans les administrations publiques.
Presque aucune administration publique n’est épargnée. En dehors de cette étude aussi, nous recevons quotidiennement des plaintes et des dénonciations de particuliers. Nous avons pris ensemble les résultats de cette étude et les plaintes que nous avons reçues, pour mesurer le degré de corruption», a déclaré Seyndabou Ndiaye Diakhaté, lors de son passage ce dimanche à l’émission «Objection» de Sud Fm.
A en croire la présidente de l’Ofnac, la corruption fait perdre d’énormes montants au Sénégal. « Les pratiques de corruption coûtent plus de 100 milliards à l’économie. C’était une étude faite en temps réel, c’est-à-dire que cela peut être évolutif. Nous avons même pensé qu’il fallait faire d’autres études qualitatives pour mettre à jour nos bases de données», a-t-elle fait savoir.
Selon la présidente de l’Ofnac, il y aurait à la date du 23 décembre 2020, 107 plaintes sur sa table. «Les faits dénoncés sont multiples et sont de toutes sortes. Il arrive même qu’on soit saisi de faits pour lesquels nous n’avons aucune compétence.
Depuis que je suis à la tête de l’Ofnac, j’ai pris l’option de répondre à toutes les correspondances. On accuse réception de la correspondance et on avise, en cas de classement sans suite ou d’ouverture d’une enquête. Les faits sont variés. Il y en a qui portent plainte surtout pour des litiges de nature foncière. On reçoit également des appels anonymes pour des dénonciations», a-t-elle ajouté.