Coronavirus: Ce qui s’impose, au sortir de cette difficulté Par Dr Alboury Ndiaye, Sociologue
Cette pandémie nous fait prendre conscience de l’extrême fragilité des communautés humaines dont les solidarités sont à la fois organiques et mécaniques.
L’histoire événementielle de l’humanité nous enseigne que des crises naissent des volontés d’agir, des survivances réinventées et archaïques de la vie sociétaire, de nouvelles formes de solidarité. L’humanité n’évolue que lorsqu’elle est face à des obstacles graves, des périls insurmontables ou une peur existentielle. Le Philosophe Karl JASPERS ne disait-il pas que l’homme est un être du dépassement contrairement à l’animal.
L’intolérable devient tolérable et
vice-versa, l’acceptable devient inacceptable, les plus grands monstres
deviennent subitement de bons samaritains. L’altruisme n’est pas jamais gratuit
surtout dans les périodes difficiles.
Cette crise sanitaire mondiale grave et profonde est un fait
éminemment socio-anthropologique et un fait social total car elle est à la
confluence de la médecine, de l’économie, de l’ergonomie, du droit, de la technologie,
de la sécurité, de la démocratie, de la communication et j’en passe. Par
conséquent une tentative d’analyse de ce fait social nouveau doit épouser son
caractère multi-dimensionnel et multi-factoriel.
Ce qui m’interpelle dans cette crise c’est le rapport à la
liberté individuelle, la responsabilité collective et la distanciation
épistémologique pour ne pas dire la neutralité axiologique des personnes
civiles, des experts, des gouvernants et des décideurs économiques.
Au sortir de cette difficulté, une introspection s’impose et
une meilleure anticipation dans la gestion des affaires publiques notamment en
matière de santé.
GOUVERNER C’EST
PRÉVOIR.
Par ailleurs, l’intelligence artificielle va avoir le vent en
poupe via la déshumanisation progressive de la relation de travail. Le
télétravail va bouleverser l’organisation des entreprises. L’enseignement en
e-learning est porté sur les baptismaux pour assurer la continuité de la
scolarisation.
Cette crise aura sans doute des effets dévastateurs, mais
elle aura aussi des rares effets positifs sur la marche de nos sociétés.
Que la paix et la santé règnent partout dans le monde.
Alboury NDIAYE
Docteur en Sociologie, Anthropologie et Démographie.
Université de Franche-Comté